A trop presser les nuages
Kady est de ces gamins que l'on croise parfois. Des gamins beaucoup trop mûrs pour leur âge A cause de la vie, difficile, très difficile pour eux. Envers eux.
La mère de Kady est internée, en psychiatrie. Quant à son père il est... absent. Alors, pour survivre, elle n'a d'autre choix que de se réfugier dans un autre monde. Moins dur. Le monde à l'endroit. Un monde qu'elle contemple à travers une flaque d'eau. Un monde qui lui permet de supporter les quolibets de ses camarades d'école.
Elle vit donc entre ce monde à l'endroit, et le monde réel, le monde à l'envers. Et dans celui-ci, elle n'a qu'un seul ami : un platane trop élagué qu'elle a nommé Bernard. Enfin, jusqu'à l'arrivée de Gédéon. Un garçon comme les autres lui. Mis à part dans la manière qu'il a de considérer Kady.
Dans ce texte, j'ai voulu aborder la puissance de l'imagination. Seul moyen parfois de prendre du recul par rapport à la dureté du monde qui nous entoure. Et puis il y a cet amour naissant, là, au bord d'une flaque d'eau. Bientôt remplacée par une flaque d'essence. Il y a surtout la volonté de porter un autre regard sur notre monde. Un regard plus poétique. Plus enfantin. Un regard plus juste, peut-être...